Apprentissage : deux études révèlent les difficultés à fidéliser les jeunes alternants

Le 08/01/2024

Fin 2023, le Ministère du Travail a publié deux études sur l’insertion professionnelle des apprentis, du CAP au BTS, visant à connaître leur point de chute et la branche professionnelle choisie après leur contrat d’apprentissage.

Les études réalisées ont pour public les jeunes de niveau CAP à BTS après leur passage dans ses classes, sans tenir compte de l’obtention ou non de leur diplôme.

La première étude met en avant le fait que les apprentis restent assez rarement dans leur entreprise de formation. En effet, au bout de 6 mois, 40% des sortants d’apprentissage ont décroché un poste chez un autre employeur contre 27% ayant poursuivi leur contrat dans la même entreprise de formation. L’étude révèle par ailleurs une meilleure fidélisation des apprentis dans les domaines de la production par rapport à celui des services : par exemple, 40 % des sortants ne changent pas d’entreprise dans le cas d’une spécialité « énergie chimie, métallurgie », alors que pour les formations tertiaires telles que « hôtellerie, restauration, tourisme », les employeurs ne parvienne à garder qu’un alternant formé sur cinq.

La seconde étude révèle de son côté que l’insertion professionnelle des alternants se réalise principalement dans la branche professionnelle de l’apprentissage ou une branche proche : 44 % des alternants sortants d’une formation en 2021 exercent au bout de 6 mois un emploi salarié privé dans la même branche professionnelle, contre 16 % travaillant dans une autre branche.

Cette « affiliation » à la branche de formations varie sensiblement selon le secteur : le taux d'emploi dans le privé chez le même employeur ou chez un autre d'une branche proche est par exemple de 75 % pour celle des officines pharmaceutiques et 55 % dans les transports routiers, mais seulement de 37 % dans le commerce principalement alimentaire, toujours à six mois.

Ces chiffres varient quelque peu 12 mois après la formation :sla part des apprentis étant restés dans la même branche est similaire (43 %), celles des apprentis ayant changé de branches est en nette augmentation (21% contre 16%). Cette progression est davantage due à une contractualisation des apprentis en intérim dans d’autres branches qu’à une mobilité des apprentis déjà installés dans la branche de formation.

Ainsi, deux conclusions s’imposent sur ces études :

un changement de branche ne signifie pas nécessairement l'exercice d'un métier différent de celui auquel l'apprenti a été formé ;
l’insertion dans d’autres branches au bout d’un an laisse cependant entrevoir une certaine difficulté à s’engager dans les métiers préparés et donc une nécessité d’accompagner davantage les alternants dans leur projet d’insertion professionnelle.

Lien vers les études complètes :