Décarbonation des 50 sites industriels les plus émetteurs de CO2 : 2025, une année charnière

Le 15/10/2024

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Fin 2023, 50 des plus grandes entreprises industrielles françaises les plus émettrices de CO2 ont signé avec l’Etat des contrats de transition écologique. Ces contrats engagent le secteur industriel pour la décarbonation et la neutralité carbone d’ici 2050.

 

Ces entreprises génèrent actuellement près de la moitié des émissions industrielles en France. Chaque entreprise a détaillé une trajectoire de décarbonation avec des objectifs quantitatifs. Parmi ces entreprises, deux sont implantées en Seine-et-Marne, à Grandpuits : TotalEnergies et Lat Nitrogen (ex-Boréalis). A l’approche de la fin d’année 2024 et un an après la signature de ces contrats, l’Usine Nouvelle s’est interrogée sur l’avancée des 32 plans d’actions mis en œuvre par les entreprises concernées en matière de décarbonation.

 

Près de 2/3 des industriels signataires des contrats ont débuté leur plan d’actions avec des premiers investissements, à l’instar de l’entreprise Roquette (leader mondial des ingrédients d’origine végétale, basée dans les Hauts-de-France) qui finalise une convention de financement pour une centrale de biomasse pour alimenter son usine d’ici fin 2027, ou encore Eqiom qui a démarré les travaux de construction d’un nouveau four dans sa cimenterie de Lumbres (Pas-de-Calais) pour réduire 20% des émissions de CO2 par tonne de clinker (investissement de 315 M€ dont 39 M€ de subventions publiques).

 

Cependant, la mise en place d’investissements plus structurants (comme par exemple des solutions de capture et de stockage) se fait attendre, faute de financement public suffisants pour ce type de projets, extrêmement capitalistiques. D’autres facteurs ont accentué cet attentisme : la situation politique très incertaine de ces derniers mois, la lenteur des délais d’instruction administrative ou encore le manque de moyens des collectivités locales pour accompagner les projets, notamment dans les communes rurales. Les industriels sont surtout en attente des résultats de l’AMI « Grands projets industriels de décarbonation 2024 », clôturé au 30 septembre, qui doit permettre de déployer de nouvelles subventions.

 

Au-delà des besoins en financement, on trouve un enjeu de faisabilité technique des projets avec une incertitude sur certains choix technologiques : Humens (fabrication de produits d’origine minérale) a ainsi abandonné l’option hydrogène pour l’électrification.

 

Les industriels s’interrogent sur la rentabilité des projets de décarbonation au regard de la disponibilité et du coût de l’électricité. Les négociations entre EDF et l’Etat sur le cadre de la régulation laissent entrevoir un prix de l’électron autour de 70 € du mégawattheure, ce qui revient à un coût de production plus élevé que l’utilisation des énergies fossiles.

 

Enfin, l’obstacle de la coopération avec les acteurs locaux n’est pas négligeable. En témoigne le fabricant de chaux Lhoist qui a pris plusieurs mois à identifier les bons interlocuteurs (département, communes) pour l’aider à développer une filière locale de biomasse permettant d’alimenter son site implanté dans la Meuse.

 

Pour accélérer le mouvement et la transition vers des produits plus verts, des leviers existent tels que la pratique de prix « premium ». Certains secteurs, comme le ciment, envisagent des mécanismes pour valoriser ces achats, tandis que d'autres projets, comme le captage de CO2, ont été lancés mais prennent du temps à se concrétiser. Avec la réduction des quotas carbone gratuits à l’horizon, il devient urgent d’agir. Des initiatives, comme celle de Syensqo visant à réduire drastiquement les émissions d’ici 2030, montrent que la décarbonation de l'industrie est en marche, avec des décisions clés attendues pour 2025.

 

Pour aller plus loin :

Où en est la décarbonation des 50 sites industriels français les plus émetteurs de CO2 ? Notre enquête exclusive (usinenouvelle.com)

AMI "Grands Projets Industriels de Décarbonation 2024" - SAFE Cluster

1370_-_SIGNATURE_DES_CONTRATS_DE_TRANSITION_ECOLOGIQUE_DE_LINDUSTRIE.pdf

Le 15/10/2024

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