Les scénarios et les recommandations du rapport « Prospective pour l’industrie agroalimentaire française à l’horizon 2040 »

Le 23/04/2025

Les scénarios et les recommandations du rapport « Prospective pour l’industrie agroalimentaire française à l’horizon 2040 »

Après avoir identifié les principaux enjeux de la filière, le rapport « Prospective pour l’industrie agro-alimentaire française à l’horizon 2040 » présente des scénarios stratégiques d’avenir et des mesures à mettre en œuvre. 


Sous la direction du Conseil Général de l’Economie (CGE) et le Conseil Général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER), ce rapport a permis, en concertation avec les acteurs du secteur, d’identifier dans un premier temps les principaux enjeux de la filière agroalimentaire à l’horizon 2040. A partir de ces enjeux que la mission a élaboré, dans un second temps, quatre scenarios exploratoires :

  • Le scénario Tintin (scénario tendanciel) : Ce scénario envisage la poursuite des tendances actuelles sans rupture majeure. Il se caractérise par une croissance économique modérée, des contraintes fortes sur le budget alimentaire, des IAA peu compétitives et une forte pression sur les prix des matières premières.

 

  • Le scénario Astérix (scénario réactif) : Ce scénario défensif vise à préserver les IAA en prenant des initiatives minimales pour inverser les tendances. Les investissements, notamment dans la décarbonation, s'avèrent insuffisants, et les effets du changement climatique n'ont pas été suffisamment anticipés. Cela réduit la capacité d'investissement et de compétitivité des entreprises, entraînant des disparitions et des regroupements forcés, au détriment des petites IAA françaises.

 

  • Le scénario Popeye (scénario de redressement) : Ce scénario volontariste vise à améliorer les tendances actuelles sans rupture. Dans un contexte de croissance économique modérée, les ménages et les gestionnaires de restauration collective retrouvent un peu de pouvoir d’achat. Des actions et des financements adaptés permettent aux IAA d’investir en anticipation du changement climatique et de renforcer la compétitivité de leurs outils de production. Cela leur permet de maintenir des marges équivalentes à la concurrence européenne et de réduire la dépendance aux prix des matières premières. Ce scénario est porté par un mouvement de regroupement des IAA autour de leaders investissant et contrôlant massivement la production.

 

  • Le scénario Marsupilami (scénario disruptif) : Ce scénario de rupture envisage des politiques économiques permettant aux ménages de consacrer davantage de leur budget à l'alimentation, bien que les inégalités s'accentuent, nécessitant un renforcement de l'aide publique alimentaire. Ces inégalités impactent la restauration collective publique où  la Novel Food devient massivement utilisée. Les souhaits sociétaux évoluent, mettant en avant la qualité nutritionnelle, l'impact environnemental et l'origine des produits. La Novel Food émerge alors comme une alternative crédible et respectueuse des ressources environnementales, notamment auprès des personnes âgées, des jeunes et des personnes économiquement contraintes.

 

Le rapport propose des mesures de politique agricole et industrielle adaptées aux quatre scénarios. Il présente des mesures communes à tous les scénarios, dites « sans regrets », ainsi que des mesures spécifiques, formant un total de 21 mesures dont les niveaux d’action sont variables (national, régional et mixte). Parmi les recommandations de l’étude, il est souligné que « les mesures « sans regret » sont absolument nécessaires pour  éviter le déclin rapide des IAA françaises ». Voici la liste de ces mesures (les 7 premières s’appliquant à tous les scénarios et les 5 dernières uniquement aux scénarios non tendanciels) :

  • Accompagner les migrations des productions agricoles en soutenant l’émergence et le développement d’IAA liées à la transformation des productions concernées
  • Aider aux économies d’eau et d’énergie et faciliter l’accès aux équipements permettant une moindre dépendance aux circuits classiques d’approvisionnement
  • Prendre en compte la sécurisation de l’approvisionnement des IAA dans les accords commerciaux internationaux
  • Favoriser les synergies entre PMI/ETI du secteur agro- alimentaire à un niveau régional ou infrarégional
  • Anticiper l’aggravation de la problématique main d’œuvre tant en ce qui concerne les difficultés de recrutement que l’amélioration des compétences
  • Soutenir une meilleure gouvernance de la représentation des IAA françaises aux niveaux départemental, régional, national et européen
  • Anticiper la problématique des débouchés lors de l’élaboration des Projets d’alimentation territoriale (PAT) en faisant participer notamment le négoce aux PAT
  • Mettre en place des financements adaptés aux PMI et ETI, par exemple des crédits bonifiés par l’Etat pour les investissements réalisés au cours des 5 prochaines années
  • Aider aux regroupements opérationnels (transformation, R&D, logistique, achats…) et éventuellement capitalistiques des PMI et ETI au niveau infrarégional en encourageant aussi les partenariats avec d’autres secteurs (chimie, cosmétique, pharmacie, etc.), adapter le programme « Etincelle » de transformation de PME en ETI aux PME des IAA
  • Soutenir le développement de l’aquaculture terrestre et marine en simplifiant les procédures d’installation
  • Accompagner en « ingénierie » les transitions nécessaires (interlocuteur unique local)
  • Mettre en œuvre des aides aux PMI et ETI primo[1]exportatrices et au développement international ciblant les PMI/ETI, former les dirigeants des IAA à l'export et aux marchés internationaux

 

L’intérêt principal de cette démarche prospective est de permettre la construction de futurs possibles. Le travail réalisé avec les acteurs de la filière agroalimentaire en France, de la production à la consommation, a mis en lumière des constats, des enjeux et des questions auxquelles répondent des scénarios cohérents. Ces scénarios peuvent servir de base à des projets concrets. Cette approche aide à éclairer certains choix et à prévenir d'éventuelles incohérences, qu'elles soient logiques ou opérationnelles, dans les politiques destinées à soutenir les industries agroalimentaires.

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