TPE et PME en 2025 : des incertitudes persistantes sur fond de crises politique et commerciale

Bpifrance le lab et Rexecode se sont associés pour interroger les dirigeants de TPE et PME autour de trois axes : la trésorerie, les investissements et les freins à la croissance.

Trésorerie des TPE et PME : peu d’amélioration à court terme envisagée par les dirigeants

Si sur ce premier trimestre 2025 les indicateurs sont en légère amélioration, 1/3 des dirigeants s’inquiètent d’une dégradation continue de la trésorerie. La majorité des chefs d’entreprise estime qu’aucune amélioration nette n’est envisageable à court terme.

Ces problématiques de trésorerie contraignent plus de 60% des TPE et PME, les obligeant à recourir au crédit de court terme pour financer l’exploitation courante. Cette proportion reste relativement stable mais souligne cependant les difficultés de trésorerie persistantes pour les entreprises ces dernières années.

Des dirigeants qui repensent les investissements à mener

Les intentions d’investissement sont en baisse depuis 2023. Les dirigeants restent prudents quant aux investissements à mener pour leur activité :

• Les chefs de TPE et PME privilégient les besoins prioritaires et urgents : le renouvellement d’équipements usagés ou obsolètes ;
• Le motif environnemental est en net retrait (recul de 9 points en un an) ; les dirigeants n’ont plus les capacités financières pour financer la transition énergétique
• Ainsi, si 35% d’entre eux déclarent maintenir les investissements en 2025, près de 25% prévoient d’annuler leurs projets face à de trop grandes incertitudes.

Les freins à la croissance

Les difficultés d’approvisionnement en matières premières ainsi que les problématiques de recrutement sont toujours citées par les dirigeants des TPE et PME mais semblent moins peser sur la production en 2025.

A l’inverse, la majorité des chefs d’entreprises interrogés craint un impact négatif très fort de l’évolution de la politique économique sur leur activité. 57% des interrogés soulignent le manque de visibilité en termes de politique économique française. Par conséquent, ils craignent une hausse des prélèvements aux entreprises pour contribuer au rétablissement des comptes publics.

La baisse de la demande (49% des répondants), les tensions géopolitiques, les pressions inflationnistes et le renforcement des normes et des réglementations (20% des interrogés) sont autant de freins identifiés par les chefs d’entreprises. Ces freins ont des conséquences importantes sur leur activité : ralentissement des investissements, reports et/ou annulation d’embauches, etc. 

Le protectionnisme des Etats-Unis a-t’il un impact sur les TPE et PME françaises ?

La majorité des TPE et PME ne devrait pas être impactée par la hausse des droits de douane aux Etats-Unis.

Seulement 27% des entreprises déclarent exporter vers les Etats-Unis. Elles sont cependant davantage inquiètes des tensions géopolitiques mondiales (40% versus 21% de l’échantillon total). 1/3 des chefs d’entreprises exportateurs estiment que le relèvement des droits de douane provoquera une hausse des coûts d’approvisionnement et une réduction des marges.

La stratégie de réponse des dirigeants fasse à la politique commerciale des Etats-Unis est double. Près de 40% d’entre eux ne souhaitent pas modifier leur stratégie commerciale et pensent maintenir leur chiffre d’affaires mais 30% vont réorienter leur stratégie d’exportation vers d’autres marchés.

Pour aller plus loin : Baromètre Bpifrance Le Lab - Rexecode « Trésorerie, Investissement et Croissance des PME/TPE » au 2ème trimestre 2025 : l'incertitude, principal facteur de risque - Bpifrance | Presse