Crise du sucre : la Seine-et-Marne, territoire en première ligne face au déclin de l’industrie sucrière européenne

Le 13/06/2025

Crise du sucre : la Seine-et-Marne, territoire en première ligne face au déclin de l’industrie sucrière européenne

La filière sucrière européenne traverse une crise profonde : depuis 2000, la moitié des sucreries ont fermé et la production a chuté de plus de 20 %. Aujourd’hui, seulement 85 usines subsistent, et quatre sites sont en cours de fermeture. Parmi les territoires les plus exposés à cette fragilisation : la Seine-et-Marne, où les difficultés se multiplient.

 

Des réformes européennes aux effets dévastateurs

 

La filière a été fragilisée dès le début des années 2000, lorsque l’Union européenne a été contrainte, après une condamnation par l’OMC, de réduire ses soutiens aux exportations sucrières. Cette restructuration forcée a fait basculer de nombreux sites industriels dans la fermeture.

 

L’abandon du régime des quotas en 2017 a aggravé la situation : en libéralisant le marché, il a provoqué une hausse de 20 % des surfaces cultivées, générant une surproduction structurelle. Le nombre d’usines est alors passé sous la barre symbolique des 100, accélérant la concentration autour de grands groupes.

 

Une embellie de courte durée, suivie d’un nouveau coup dur

 

Entre 2021 et 2024, les prix du sucre s’étaient redressés, et les performances des usines s’étaient améliorées. Mais cet équilibre fragile s’est effondré en 2025 : l’explosion des coûts de production (engrais, énergie) a coïncidé avec la chute brutale des prix du sucre, passés de 800 €/t en 2024 à 500 €/t en 2025. En cause : une surproduction mondiale persistante, et l’arrivée de sucre ukrainien sur le marché européen, exonéré de droits de douane.

 

Les tentatives de diversification, comme la production de gel hydroalcoolique, ont échoué à enrayer la chute, en raison d’une concurrence internationale féroce, notamment pakistanaise.

 

Un industriel sur dix menacé en Europe

 

Aujourd’hui, une sucrerie sur dix est en difficulté, en particulier les plus petites. Les industriels tentent de résister. Cristal Union, l’un des principaux acteurs français, a annoncé un prix d’achat de la betterave à 41,44 €/t, en baisse de 10 €, et a mis en place une caisse de péréquation pour amortir les effets de cette volatilité.

 

En Seine-et-Marne, un tissu économique fortement touché

 

En Seine-et-Marne, les conséquences sont déjà palpables. La sucrerie Ouvré Fils, implantée historiquement dans le territoire, a cessé brutalement son activité en pleine campagne betteravière, faute d’avoir pu mobiliser les investissements nécessaires. Aucune solution économique viable n’a pu être trouvée, et 109 emplois ont été supprimés. Un partenariat a été mis en place avec Cristal Union pour permettre aux planteurs de poursuivre la prochaine campagne, mais la perte industrielle reste majeure pour le territoire.

 

À Nangis, la sucrerie Lesaffre a été rachetée par Cristal Union, qui entend y consolider son maillage industriel et mieux faire face aux enjeux économiques, sociaux et environnementaux. L’activité de transformation (600 000 tonnes de betteraves) et les effectifs sont maintenus à ce stade.

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