Réinventer le foncier : les friches au cœur des transitions économiques et territoriales

Le 31/10/2025

Réinventer le foncier : les friches au cœur des transitions économiques et territoriales

Une synthèse de l’état des lieux et enjeux de l’inventaire national des friches (Cerema, septembre 2025)

La raréfaction du foncier disponible en France constitue un défi majeur pour le développement urbain et économique. Dans ce contexte, les friches – terrains ou bâtiments inutilisés nécessitant des aménagements pour être réemployés – apparaissent comme un potentiel stratégique encore peu exploité. Leur mobilisation permet de répondre à plusieurs enjeux : développer des logements, des équipements, des infrastructures et des activités économiques, tout en limitant l’artificialisation des sols agricoles, naturels et forestiers. La reconversion des friches contribue également à améliorer la qualité du cadre de vie, à renforcer l’attractivité des territoires et à effacer des stigmates urbains.

Un inventaire national pour mieux connaître et valoriser les friches

Introduit par la loi Climat et Résilience de 2021 et précisé par le décret du 26 décembre 2023, le concept de friche inclut des sites d’origine industrielle, commerciale, résidentielle ou autres espaces désaffectés. Le Cerema, à la demande du ministère chargé de la Transition écologique, a développé l’inventaire national des friches, Cartofriches, qui recense et qualifie plus de 15 000 sites, soit environ 60 000 hectares. À ce total s’ajoutent 13 000 terrains potentiellement en friche, non encore validés, mais susceptibles d’être mobilisés par les collectivités locales.

Les friches d’habitat représentent le plus grand nombre de sites, tandis que les friches industrielles couvrent la plus grande surface. Deux tiers des friches dépassent 0,5 hectare, ce qui leur confère un potentiel pour des projets d’aménagement d’envergure ou de renaturation. La majorité se situe en zone urbanisable, ce qui facilite leur reconversion sans modification du plan local d’urbanisme. Néanmoins, un tiers des friches se trouvent dans des zones tendues pour l’habitat, où la mobilisation reste moins systématique, soulignant l’importance d’observatoires locaux pour accélérer leur valorisation.

Un potentiel majeur pour la transition écologique et économique des territoires

Les estimations de surface totale de friches en France oscillent entre 80 000 et 140 000 hectares. Parmi les sites sans projet de reconversion, 50 % pourraient être mobilisés pour l’industrie, 33 % pour le logement et 18 % pour des projets de renaturation. Entre 2021 et 2024, 5 800 hectares ont bénéficié de financements du Fonds vert et du plan de relance, contribuant à la production de 13,6 millions de m² de logements et 10,3 millions de m² de surfaces économiques. Le coût moyen de remise en état d’une friche est estimé à 540 000 € par hectare. L’inventaire intègre également un indice de mutabilité, qui permet d’évaluer le potentiel de conversion des friches selon différents usages (logement, industrie, renaturation, etc.).

La construction de l’inventaire national repose sur trois étapes : une pré-identification à l’échelle nationale via les bases BASIAS et BASOL, les projets financés par le Fonds vert et UrbanVitaliz ; une contribution des observatoires locaux, couvrant 60 % des friches recensées ; et une phase de qualification par le Cerema, standardisant les données et calculant plus de 30 indicateurs sur les enjeux environnementaux, l’urbanisme, l’accessibilité et le potentiel de reconversion.

Au-delà du recensement, le Cerema accompagne les collectivités dans la mobilisation et la reconversion des friches grâce à plusieurs outils : UrbanSIMUL pour identifier les potentiels constructibles et créer des observatoires locaux, France Foncier + pour recenser le foncier économique disponible et faciliter la mise en relation avec les entreprises, et UrbanVitaliz pour orienter les collectivités dans la transformation opérationnelle des friches. D’autres outils complètent ce dispositif, comme Cartofriches, Datafoncier ou MUSE, permettant de combiner données, cartes, analyses et conseils personnalisés pour élaborer une stratégie foncière cohérente.

La Seine-et-Marne, un territoire à fort potentiel de requalification

Avec la désindustrialisation, le département a hérité de nombreux sites industriels désaffectés. On recense ainsi 106 friches industrielles en Seine-et-Marne, dont certaines de grande taille (anciennes sucreries, carrières, usines chimiques…). Ces friches constituent une réserve foncière précieuse pour de futurs projets industriels ou logistiques, mais leur reconversion s’avère complexe. D’après une enquête menée par Grand Paris Aménagement en 2024 auprès de 600 maires, 85 % d’entre eux considèrent la requalification du foncier économique (optimisation, dépollution, changement d’usage des sites) comme “difficile à traiter”. En cause : la pollution possible des sols, le coût des travaux de réhabilitation, ou encore la propriété fragmentée de certains terrains. La Seine-et-Marne, qui dispose encore d’environ 500 hectares de foncier à vocation productive, a tout intérêt à mobiliser ce gisement foncier “en sommeil” pour soutenir sa réindustrialisation.

 

Pour aller plus loin :

Les Synthèses-Cerema-Les Friches-2025

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